Chirurgie de l'Avant Pied
Orteils en Griffe
L’orteil en griffe est une déformation d’un orteil en flexion irréductible. Cette déformation, souvent causée par l’Hallux Valgus (déformation du gros orteil), entraîne un contact et un frottement incessant de l’orteil dans la chaussure. Ce frottement est à l’origine de douleurs très importantes et de cors récidivants malgré les soins de pédicurie. Le traitement est chirurgical et passe par le traitement conjoint de l’Hallux Valgus.
Le Docteur Lévy opère les Orteils en Griffe par technique percutanée mini-invasive.
Sommaire
- Description & évolution
- Traitements
- Préparation à l'intervention
- Hospitalisation & intervention
- Suivi post-opératoire
- Indisponibilité & arrêt de travail
- Complications potentielles
L’orteil en griffe est une pathologie fréquente du pied. Il s’agit d’une déformation d’un ou de plusieurs orteils en flexion irréductible, responsable de conflits dans la chaussure. Ainsi, la partie supérieure de la griffe frotte contre le dos de la chaussure, et entraîne des douleurs à type de brûlures et des cors sur le dos de l’orteil.
La déformation peut également entraîner un hyper appui sur la pulpe de l’orteil touché. Cette déformation touche principalement les femmes autour de la cinquantaine. Elle est souvent en rapport avec un hallux valgus, mais aussi d’un pied creux, d’une polyarthrite rhumatoïde, ou d’autres pathologies du pied. Sans traitement chirurgical de la déformation, le traitement du cor par des soins de pédicurie est illusoire. En effet, très rapidement après les soins de pédicurie, le cor réapparait à cause du frottement du dos de l’orteil dans la chaussure.
Au début, la griffe est souple et indolore. Puis elle s’enraidit, et devient donc irréductible. Enfin, en l’absence de traitement, l’évolution se fait vers la luxation de l’articulation métatarsophalangienne, responsable de douleurs plantaires très invalidantes.
Le cor peut s’infecter, et entraîner une arthrite (infection) de l’orteil.
Le traitement ne peut être que chirurgical. Par contre, il ne faut pas se contenter de traiter uniquement la griffe. Il faut prendre en charge la cause ayant entraîné la déformation. Ainsi, il faudra prendre en charge un hallux valgus (même si il n’est pas symptomatique) dans le même temps opératoire, sous peine de voir récidiver la déformation de la griffe, voire même d’entraîner des déformations des autres orteils.
LA CONSULTATION CHIRURGICALE :
La consultation pré opératoire avec le chirurgien aura pour but de faire le diagnostic. Le chirurgien examinera l’architecture du pied à la recherche d’un pied plat ou d’un pied creux. Il recherchera un hyper appui plantaire associé avec des durillons plantaires sous la tête des métatarsiens. Il recherchera la cause de la déformation (le plus souvent, il s’agit d’un hallux valgus).
Les radiographies seront analysées par le chirurgien afin de planifier le geste chirurgical. Il vous expliquera l’intervention et ses suites ainsi que des informations sur les complications potentielles de la chirurgie.
LA CONSULTATION D’ANESTHESIE :
Une fois l’indication posée, l’assistante du Dr LEVY vous donnera un rendez vous avec l’anesthésiste qui sera celui qui s’occupera de vous lors de l’intervention. Il prendra le soin de vous examiner et de vous prescrire les examens complémentaires qu’il jugera nécessaires en vue de l’intervention. Il vous expliquera comment se déroule l’anesthésie, et choisira le meilleur mode d’anesthésie.
ARRET DU TABAC :
Il est indispensable d’arrêter de fumer durant le mois qui précède l’intervention et durant le mois post-opératoire. En effet, l’afflux massif de nicotine, diminue le flux sanguin au niveau du pied et ralentit la consolidation osseuse, provoquant ainsi des douleur prolongées. Les patchs de nicotine à libération prolongée peuvent être utilisés pour pallier la sensation de manque.
L’intervention se déroule la plupart du temps en ambulatoire (hospitalisation de jour).
ANESTHESIE :
L’intervention se déroulera sous anesthésie locale. Le médecin anesthésiste fera une première anesthésie locale au niveau de l’orteil concerné afin de supprimer toutes les sensations désagréables ou douloureuses durant l’intervention. Le chirurgien complètera l’anesthésie une fois la zone endormie. Ce complément aura pour but de prolonger les effets de l’anesthésie pendant 10 à 12 heures. Le retour au domicile se fera sans aucune douleur. Le relais se fera par les comprimés prescrits lors de la sortie de la clinique.
APPORTS DE LA CHIRURGIE PERCUTANEE :
Le chirurgien va réaliser ces gestes par des micro incisions permettant de laisser passer des instruments de 2mm de diamètre. Les cicatrices seront donc à peine visibles à l’œil nu. Le chirurgien sectionne le tendon extenseur et réalise une libération de l’articulation métatarsophalangienne (arthrolyse) pour les griffes souples. Pour les griffes irréductibles, il réalisera en plus de ces gestes, une exérèse osseuse de la tête de la première phalange. En effet c’est l’excès de longueur de la phalange qui est à l’origine de la déformation. En retirant quelques millimètres d’os, le chirurgien redonne de la place pour que l’orteil redevienne droit. Aucun matériel n’est implanté (vis, agrafes…).
Durant toute l’intervention, le chirurgien réalisera des radiographies per opératoires afin de contrôler la qualité des gestes qu’il effectuera et d’être le plus précis possible dans la réalisation des ostéotomies.
Une fois l’intervention terminée, le chirurgien procède à la réalisation d’un pansement compressif qui servira d’attelle pour une durée de 8 à 10 jours, durant laquelle il ne faudra ni le changer, ni le desserrer, ni le mouiller.
Vous repasserez ensuite par la salle de réveil quelques minutes pour surveiller vos constantes, puis regagnerez votre chambre en attendant la sortie.
Le chirurgien vous prescrira également tous les médicaments nécessaires pour calmer les quelques douleurs post opératoires qui peuvent persister. Vous partirez avec votre dossier comportant, les ordonnances pour les pansements à ramener lors de la consultation post opératoire, les consignes à respecter, la date et l’heure de votre prochain rendez vous au cours duquel vous passerez une radiographie de contrôle.
A la sortie, vous serez capable de marcher avec des chaussures orthopédiques que le chirurgien vous aura prescrites lors de la consultation pré opératoire.
Le chirurgien vous redonnera rendez vous pour surveiller l’évolution au bout de 8 à 10 jours. Pendant ces 10 jours, vous marcherez avec des chaussures orthopédiques dont le but est de décharger l’avant pied.
LES CONSULTATIONS POST OPERATOIRE :
PREMIER RDV ENTRE J8 ET J10 :
Le chirurgien va retirer le pansement, et vous mettre en place une attelle afin de maintenir et de faire perdurer le maintien en rectitude de l’orteil opéré. Cette attelle aura pour rôle de faire consolider les os en bonne position. Vous marcherez pendant un mois avec les chaussures orthopédiques.
DEUXIEME RDV A M1 :
On retire les pansements et les attelles. Les chaussures orthopédiques sont retirées et vous pouvez reporter des chaussures amples (baskets, converses…) L’œdème post opératoire persiste en moyenne 2 à 3 mois. Le chirurgien vous donnera des consignes d’auto rééducation afin de récupérer toutes les amplitudes de mouvements de vos orteils.
TROSIEME RDV A M3 :
Il aura pour but de surveiller l’évolution. A ce stade, chaque cas est particulier, et des conseils vous seront donnés pour améliorer votre état et accélérer votre rémission.
D’autres rendez vous peuvent avoir lieu après ce rendez vous si le chirurgien le juge nécéssaire.
LA REEDUCATION :
Le but de la chirurgie percutanée est également de diminuer les raideurs post opératoires. La rééducation est dans la plupart des cas inutile. Le chirurgien vous donnera des exercices d’auto rééducation à réaliser dès la première consultation post opératoire. Ces gestes auront pour but de récupérer les amplitudes articulaires, de masser les cicatrices pour les décoller des plans profonds, et de récupérer une déambulation normale.
Dans certains cas, le chirurgien peut être amené à vous prescrire en complément des séances de rééducation chez un kinésithérapeute.
La durée de l’arrêt de travail dépend du travail effectué ainsi que de la durée et du mode de transport utilisé pour se rendre au travail. Il faut compter une moyenne de 2 mois d’oedème en post opératoire, du fait des gestes réalisée.
La conduite est impossible pendant 10 jours (sauf voiture automatique et pied droit non opéré). De même, il ne faut pas espérer marcher longtemps pour se rendre au travail avant au moins 2 semaines.
Par exemple, pour un travail de bureau, localisé à 5 minutes de chez soi, on peut espérer reprendre le travail dans les 10 jours, voire la semaine qui suit l’intervention. A l’opposé, pour un travail physique, avec 2 heures de transports quotidiens, l’arrêt peut aller jusqu’à 1 mois. Entre les 2 exemples, tout est envisageable.
Si le traitement de la griffe est associé au traitement d’un hallux valgus, alors, l’arrêt de travail sera prolongé comme celui proposé pour un hallux valgus.
En chirurgie, on peut être confronté à tout type de complications. Heureusement, elles sont très rares, et les différentes consultations pré et post opératoires ont pour but de les éviter et de les déceler précocement si elles apparaissent.
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, il existe quelques problèmes spécifiques à cette chirurgie.
Les complications pouvant être rencontrées dans la chirurgie percutanée du pied sont les suivantes :
INFECTION DU SITE OPERATOIRE :
Il s’agit d’une infection par une bactérie entrée dans la plaie, au moment de l’intervention malgré toutes les précautions prises par l’équipe chirurgicale, ou lors des suites opératoires, tant que la plaie est ouverte. Elle se présente sous la forme d’une souffrance cicatricielle avec des douleurs importantes, une cicatrice plus rouge que la normale, un écoulement purulent, et l’apparition d’une fièvre persistante.
Il faut absolument prévenir le chirurgien et le consulter en urgence pour traiter cette complication.
RETARD DE CONSOLIDATION :
Il peut arriver que les os mettent plus que 3 mois à consolider. C’est souvent le cas chez les patients tabagiques qui n’ont pas réussi à s’arrêter avant, pendant et/ou après la chirurgie à cause de la diminution du flux sanguin dans les orteils. Dans ces cas, le chirurgien vous donnera des consignes à respecter pour diminuer les contraintes sur les os, pour les faire consolider plus rapidement.
ALGODYSTROPHIE :
C’est un état pathologique caractérisé par un syndrome associant des douleurs et d’autres symptômes touchant typiquement une extrémité après un traumatisme ou une intervention chirurgicale même minime. Ce syndrome pourrait être dû à des causes neurologiques, notamment une dysfonction des fibres de petit calibre des nerfs périphériques qui protègent des stimulations douloureuses et thermiques et/ou de grand calibre qui détectent les stimulations tactiles. Elle entraîne des douleurs et une raideur importante pouvant durer jusqu’à 18 mois. Dans tous les cas, la récupération est complète. Le chirurgien fera le diagnostic à l’aide d’une scintigraphie et vous accompagnera tout au long de l’évolution de cette maladie, afin de diminuer les symptômes douloureux et désagréables.
PHLEBITE / EMBOLIE PULMONAIRE :
Malgré une reprise immédiate de la marche, un caillot peut se former dans les veines du membre inférieur (phlébite) et nécessiter la mise en place d’un traitement anticoagulant à dose efficace pendant 3 à 6 mois. Cette complication reste exceptionnelle dans le cadre de la chirurgie percutanée car le patient remarche le jour même.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive.
Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et le rapport bénéfices / risques de chaque intervention.