Chirurgie de la cheville
Entorses et ligamentoplasties de la cheville
Une entorse de la cheville est un étirement ou une déchirure ligamentaire survenant lors d’une torsion brutale de cette articulation. Elle concerne le plus souvent le ligament latéral externe. Elle survient la plupart du temps lors d’un faux-pas sur un terrain irrégulier ou lors de la pratique d’un sport. Le traitement repose sur la rééducation, mais lorsque celle-ci est insuffisante, un traitement chirurgical est recommandé. On réalise une ligamentoplastie en reconstruisant l’anatomie du ligament latéral externe sous arthroscopie.
Sommaire
- Vidéo de présentation
- Description & évolution
- Diagnostic & indication chirurgicale
- Préparation à l'intervention chirurgicale
- Hospitalisation & intervention
- Suivi post-opératoire
- Indisponibilité & arrêt de travail
- Complications potentielles
L’entorse de cheville est l’accident le plus fréquent en traumatologie. Il y en a 1 pour 12 000 habitant par jour en France, soit 6000 cas par jour. Elle touche 1% de la population mondiale tous les ans. Les sports les plus pourvoyeurs d’entorses de la cheville sont le basketball et le handball. Mais on en retrouve également fréquemment au tennis et au football.
Une entorse de la cheville est un mécanisme de torsion involontaire de la cheville, qui dans la plupart des cas, se tord vers l’intérieur (inversion du pied). Lors d’une entorse, les ligaments de la cheville s’étendent de manière inappropriée et brutale, et peuvent se rompre. La lésion ligamentaire peut aller de la simple distension, à la rupture complète de ce ligament.
Les ligaments sont comme des élastiques qui possèdent des récepteurs à l’étirement. En théorie, lorsque le pied commence à se tordre, les ligaments s’étirent, et ces récepteurs envoient un message au cerveau pour lui demander de contrebalance le risque de chute par la contraction réflexe des muscles stabilisateurs de la cheville. Cela évite la chute et donc l’entorse.
Dans certains cas, où la torsion est trop brutale, le cerveau n’a pas le temps de contrebalancer, et le ligament se distend, voire se rompt. C’est l’entorse.
C’est le fameux : « Je me suis tordu la cheville !!! ».
Cette notion populaire correspond à une lésion du ligament collatéral latéral, composé de 3 faisceaux tendus entre le péroné (fibula) et le pied : faisceau antérieur (Ligament Talo-Fibulaire Antérieure – LTFA), le faisceau moyen (Ligament Calcanéo-Fibulaire – LCF), et le faisceau postérieur (Ligament Talo-Fibulaire Postérieur – LTFP). Ces faisceaux permettent le maintien du pied dans sa position fonctionnelle.
ANATOMIE LATERALE DE LA CHEVILLE
Les signes cliniques de l’entorse de cheville sont la douleur et l’oedème sur le bord externe de la cheville. Certains patients ne peuvent plus marcher. Parfois un craquement peut-être ressenti et même entendu par les personnes se situant à proximité du traumatisme. Ils auront alors une appréhension à la marche et décriront une cheville « instable », comme si elle pouvait « se tordre » à tout moment. Secondairement, on observera une ecchymose sous malléolaire externe qui traduit le saignement sous-cutané.
OEDEME ET ECCHYMOSE MALLEOLAIRE LATERALE
Dans l’entorse de cheville, les ligaments sont soit étirés, soit déchirés complètement au milieu du ligament (lésion en plein corps), soit leur insertion osseuse s’arrachera avec un fragment osseux. En fonction de la gravité de la blessure et de son mécanisme, 1, 2 ou 3 faisceaux ligamentaires peuvent être lésés.
Dans certains cas, notamment lorsque les forces de rotation sont très fortes, le traumatisme entraîne une fracture. Il peut également survenir des dommages du cartilage de l’articulation de la cheville et notamment du dôme du talus.
On retiendra que « l’entorse grave » correspond anatomiquement à une rupture complète du faisceau antérieur du ligament collatéral latéral (+/- faisceaux moyen et postérieur).
Le diagnostic d’entorse de la cheville ne devra être fait qu’une fois tous les diagnostics différentiels éliminés (fracture, luxation tendineuse..).
Sur certains critères bien codifiés, une radio sera réalisée pour éliminer une fracture malléolaire ou une fracture du pied.
La prise en charge aux urgences recherchera des signes de gravité, et organisera la mise en place d’un traitement et d’un suivi.
PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUE ET THERAPEUTIQUE EN URGENCE
RECHERCHE DE SIGNES DE GRAVITE :
Douleur interne : la lésion du ligament latéral interne (LCM : ligament collatéral médial) signe une instabilité certaine de la cheville.
Hématome important : pouvant signer une atteinte large avec une potentielle atteinte osseuse (oedème osseux).
Impossibilité de marcher initialement.
La présence d’un de ces signes indique que l’entorse est grave, et imposera une immobilisation plus stricte.
TRAITEMENT DE L’ENTORSE :
1. Protocole RICE :
Rest – Repos : Mettre la jambe au repos évite de faire saigner d’avantage le muscle ou l’articulation.
Ice – Cryothérapie : La glace contracte les vaisseaux sanguins (vasoconstriction), et ralentit le débit sanguin vers la zone affectée.
Compress : Contention : La compression, obtenue en enroulant un bandage élastique, soutient l’articulation et contribue à diminuer le saignement.
Elevate : Elévation : Surélever le membre au dessus du niveau du coeur, réduit l’afflux sanguin vers la zone de saignement.
Ce protocole est utilisé dans les entorses bénignes et graves.
Dans les entorses bénignes, on utilisera comme moyen d’immobilisation une attelle souple bimalléolaire en U à velcro pour éviter une nouvelle entorse dans les jours qui suivent le premier épisode. Cette attelle ne devra pas être gardée plus de 10 jours.
Elle constitue un moyen rapide, simple et modulable, apportant rapidement un soulagement grâce à la stabilisation de l’articulation tibio-talienne. Elle offre une compression localisée et un certain maintien articulaire tout en permettant une flexion plantaire et une flexion dorsale du pied en limitant l’inversion et l’éversion (c’est-à-dire les mouvements ayant causé l’accident originel).
Au bout de 10 jours, le patient débutera la rééducation chez un kinésithérapeute et on débutera le sevrage progressif de l’orthèse.
Dans les entorses graves, il faudra mettre en place une solution de contention plus rigide. On utilise désormais des bottes de marche. On ne mets plus de plâtre. Tout d’abord, cela évite la mise en place d’anticoagulants. D’autre part, cela permet de faire travailler les muscles de la jambe pour éviter la perte importante de volume et de trophicité musculaires. En effet, lors de la mise en place d’un plâtre, les corps musculaires mis au repos, perdent du volume et donc de la force, et leur rôle de stabilisateur secondaire de l’articulation de la cheville ne sera plus rempli au terme de l’immobilisation, rendant l’articulation beaucoup plus instable. Cette immobilisation aura pour but de mettre au repos les ligaments rompus et de diminuer l’oedème, en association avec une chaussette de contention.
Le point le plus important du traitement fonctionnel est la reprise de la marche. Pour cela, l’appui et la marche sont repris le plus vite possible après l’entorse dans la mesure où cela est possible. Si la douleur à l’appui est trop forte, la marche peut s’effectuer avec l’aide de cannes anglaises pendant quelques jours permettant ainsi de soulager l’appui.
Le traitement fonctionnel suppose une surveillance régulière pour s’assurer que l’évolution est favorable et qu’aucune complication ne survienne. Une consultation médicale à 8-10 jours après l’entorse est indispensable pour contrôler l’évolution et adapter la thérapeutique. Si après 10 jours, on trouve toujours une douleur interne ou une impossibilité à prendre appui sur la cheville traumatisée, il faut prolonger l’utilisation de la botte de marche. En revanche, si les douleurs régressent, on passera à une orthèse plus légère, et on débutera la rééducation.
Le risque majeur de l’entorse de la cheville même si elle est bénigne, est la récidive : son taux est particulièrement élevé et peut atteindre 70 % dans une population sportive et peut conduire à une instabilité chronique ainsi qu’à une arthrose précoce de la cheville. C’est dans ce cadre précis, que la rééducation fonctionnelle entre en jeu. C’est là le meilleur moyen de limiter le taux de récidives.
2. Rééducation fonctionnelle :
C’est sans aucun doute la partie la plus importante du traitement de l’entorse de la cheville.
Elle doit être débutée le plus rapidement possible.
La plupart des protocoles associent les techniques les unes aux autres ce qui semble augmenter les effets thérapeutiques.
1. Lutte contre la douleur et l’œdème : à l’aide de massages, de cryothérapie, de pressothérapie, de drainage lymphatique manuel, de stimulation électrique transmutante, des ultrasons, et autres techniques.
2. Gain de mobilité : dès que la douleur le permet. Dans les premiers jours, on ne recherche pas les amplitudes de varus. Elles sont utilisées tant que la mobilité n’est pas identique au côté sain, notamment la flexion dorsale.
3. Recrutement musculaire : le seul but est de préparer la reprogrammation neuromusculaire.
4. Amélioration de la stabilité – Proprioception et reprogrammation neuromusculaire : les sensations de lâchage, d’instabilité ou les récidives peuvent apparaître après une entorse. La reprogrammation neuromusculaire consiste à placer le patient dans des positions de déséquilibre en utilisant différents outils instables afin de solliciter les réactions de défense de l’organisme.
REPROGRAMMATION NEURO-MUSCULAIRE
L’évaluation chronologique des indicateurs de surveillance (douleur, œdème, mobilité, force, stabilité fonctionnelle, activités de la vie quotidienne) permet de décider de l’arrêt du traitement de rééducation en fonction des objectifs préalablement définis en commun avec le prescripteur, le kinésithérapeute et le patient. Ces objectifs doivent tenir compte des activités spécifiques du patient (sociales, professionnelles ou sportives).
En cas d’aggravation le patient est ré-adressé à son médecin prescripteur.
Le diagnostic est le plus souvent aisé avec un tableau clinique explicite lorsque le patient explique ses nombreux épisodes d’entorses de cheville. Le patient est gêné par une appréhension majeure lors de la marche en terrain instable ou pour la pratique de son sport.
Mais dans les cas de subluxation infra cliniques avec l’apparition de douleurs chroniques, l’examen clinique doit être minutieux. Le chirurgien doit examiner les 2 chevilles chez un patient qui doit être détendu. Le chirurgien prescrira des radiographies des 2 chevilles, et une IRM de la cheville concernée, à la recherche d’une lésion des ligaments (LTFA et LCF). Elle pourra également trouver des lésions du Ligament Collatéral Médial et du cartilage du talus (Lésion Ostéchondrale du Dôme Astragalien – LODA). On peut également prescrire un arthro-scanner pour démasquer les mêmes lésions. Cela permettra de réaliser une infiltration pour soulager les douleurs d’une cheville douloureuse par instabilité et inflammation.
Pour les instabilités de cheville, il existe plusieurs tableaux :
LES ENTORSES RÉCIDIVANTES :
Un patient qui présente plusieurs épisodes d’entorses de la cheville, résistantes au traitement fonctionnel avec une rééducation bien faite, doit se faire opérer pour éviter les récidives et l’évolution vers une arthrose de la cheville. Le traitement consistera en la réalisation d’une ligamentoplastie de la cheville (réalisation d’une greffe ligamentaire).
LA CHEVILLE DOULOUREUSE ET INSTABLE :
Dans le cas de la cheville douloureuse et instable, le patient se plaint uniquement de douleurs sans sensation de torsion de la cheville. Avec l’interrogatoire et un examen clinique minutieux, et avec l’aide des examens complémentaires, le chirurgien peut avoir la preuve que la douleur est due à une instabilité de la cheville que le patient ne ressent pas. Il fait alors réaliser un arthroscanner ou une IRM pour authentifier la lésion des ligaments. Ce tableau doit être assimilé à des épisodes multiples d’entorses. Ce cas de figure est aussi à l’origine de lésions cartilagineuses et doit donc être traité de la même manière qu’une cheville instable. Le traitement consistera en une remise sous tension des ligaments distendus.
IRM DE LA CHEVILLE
LTFA NORMAL LTFA ROMPU
Dans la plupart des entorses de la cheville, l’IRM va montrer des lésions plus ou moins importantes du ligament collatéral latéral, sans pour autant entraîner de signes d’instabilité. En cas de doute, on peut pratiquer des radiographies dynamiques avec ce qu’on appelle un appareil TELOS. Cet appareil va contraindre les chevilles en Varus Forcé et en Tiroir Antérieur Forcé pour démasquer une instabilité latérale et/ou antérieure.
En cas de sensation douloureuse et instable, associée à un Telos positif, il faudra envisager une intervention chirurgicale.
TELOS DE CHEVILLE
Dans ces 2 cas de figure, le chirurgien doit poser l’indication chirurgicale et doit décider entre les 2 traitements possibles. Les 2 traitements étaient jusqu’à peu réalisés à ciel ouvert avec des technique invasives. Aujourd’hui, on peut réaliser ces techniques sous arthroscopie en hospitalisation ambulatoire. Les traitements consistent soit en une re-tension et réinsertion du LTFA (BROSTROM GOULD) ou une greffe ligamentaire anatomique (ligamentoplastie au Droit Interne) – voir le chapitre « Hospitalisation & intervention ».
LA RE-TENSION LIGAMENTAIRE (BROSTROM GOULD) :
Il s’agit d’un traitement réalisé sous arthroscopie, c’est à dire que le chirurgien opère à l’aide d’une caméra introduite dans l’articulation. L’intervention à pour but de retendre et de réinsérer le Ligament Talo-Fibulaire Antérieur à l’aide d’ancres de très petite taille. On réalise 3 petites cicatrices de 5mm qui ne se voient plus quelques mois après la chirurgie.
La ligamentoplastie anatomique au Droit Interne sous arthroscopie :
Il s’agit également d’une intervention réalisée sous arthroscopie. Le chirurgien prélève un tendon de la cuisse (Droit Interne aussi appelé Gracilis) et reconstruit le Ligament Talo-Fibulaire Antérieur et le Ligament Fibulo-Calcanéen, en le fixant dans le talus et le calcanéum avec 2 vis et dans la fibule avec un bouton cortical.
LA CONSULTATION CHIRURGICALE :
La consultation pré opératoire avec le chirurgien aura pour but de poser le diagnostic. L’interrogatoire « policier » doit permettre de retracer l’histoire de l’instabilité et de rechercher les conditions du premier épisode. On recherchera le nombre d’entorses. On demandera dans quelles circonstances elles ont lieu (sport – travail – vie quotidienne). On précisera si le patient a réalisé de la rééducation et si oui, si le nombre était suffisant. On précisera si le patient est surtout gêné par la douleur ou par l’instabilité. Le chirurgien examinera la cheville à la recherche d’une appréhension à la mise en varus forcé. Il demandera et analysera les radiographies, l’IRM et/ou l’arthroscanner à la recherche des lésions anatomiques expliquant l’instabilité. Il demandera si besoin des clichés dynamiques (TELOS) En fonction des lésions retrouvées, le chirurgien avisera du geste chirurgical à réaliser. Il vous expliquera l’intervention et ses suites ainsi que des informations sur les complications potentielles de la chirurgie. Il vous expliquera la durée de la rémission et la rééducation qu’il faudra réaliser en post opératoire.
Il prendra le temps de vous écouter, et surtout de vous conseiller sur l’intérêt de réaliser cette intervention.
LA CONSULTATION D’ANESTHESIE :
Une fois l’indication posée, l’assistante du Dr LEVY vous donnera un rendez vous avec l’anesthésiste qui sera celui qui s’occupera de vous lors de l’intervention. Il prendra le soin de vous examiner et de vous prescrire les examens complémentaires qu’il jugera nécessaires en vue de l’intervention. Il vous expliquera comment se déroule l’anesthésie, et choisira le meilleur mode d’anesthésie. Le plus souvent, l’intervention est réalisée sous anesthésie générale avec un complément d’anesthésie coco régionale. Elle peut sur votre demande être réalisée sous anesthésie loco régionale.
ARRET DU TABAC :
Il est indispensable d’arrêter de fumer durant le mois qui précède l’intervention et durant le mois post-opératoire. En effet, l’afflux massif de nicotine, diminue le flux sanguin, et donc ralentit la guérison. Les patchs de nicotine à libération prolongée peuvent être utilisés pour pallier la sensation de manque.
L’intervention se déroule en hospitalisation ambulatoire. Il existe 2 types d’intervention pour stabiliser les chevilles instables. Le type d’intervention est décidé par le chirurgien en fonction de votre examen clinique et des résultats de vos examens complémentaires.
LA RE-TENSION LIGAMENTAIRE (BROSTROM GOULD) :
Ce traitement est réservé aux patients douloureux par instabilité sans réel épisode d’entorse, et aux patients non ou peu sportifs, qui présentent encore un ligament restant de bonne qualité. Il est désinséré de la fibula (péroné) et n’est pas trop rétracté. Il s’agit d’un traitement réalisé sous arthroscopie, c’est à dire que le chirurgien opère à l’aide d’une caméra introduite dans l’articulation. L’intervention à pour but de retendre et de réinsérer le Ligament Talo-Fibulaire Antérieur à l’aide d’ancres de très petite taille. On réalise également un renfort avec le rétinaculum des extenseurs (structure fibreuse située en superficie du LTFA). On réalise 3 petites cicatrices de 5mm qui ne se voient plus quelques mois après la chirurgie. Le patient ressort le jour même avec une botte de marche pour une durée de 3 à 4 semaines. Il devra ensuite réaliser entre 3 et 4 mois pour pouvoir revivre normalement.
LA LIGAMENTOPLASTIE ANATOMIQUE :
Ce traitement est réservé aux patients sportifs, ou dont l’instabilité dans la vie de tous les jours, est majeure. Ce traitement peut également être indiqué chez les patients douloureux par instabilité, chez qui il ne reste pas de reliquat de LTFA suffisant pour être réinséré.
L’intervention se déroule au cours d’une hospitalisation ambulatoire. Le docteur LEVY pratique une ligamentoplastie au Gracilis (=Demi tendineux). Le prélèvement est réalisé par une courte incision de 2cm sur le bord interne du tibia.
Le reste de l’intervention se déroule sous arthroscopie (assistance vidéo à l’aide d’une caméra). Le chirurgien creuse des tunnels dans le calcanéum, le talus et la fibula à l’aide d’instruments spécifiques. Ces tunnels sont positionnés exactement aux points d’insertion des 2 faisceaux antérieurs et moyen du ligament collatéral latéral. La greffe est fixée par une vis résorbable dans le calcanéum et dans le talus et par un bouton cortical sur la fibula. Ces implants tiennent la greffe en tension le temps qu’elle s’intègre dans l’os.
L’intérêt majeur de cette chirurgie arthroscopique, est de vérifier l’intégralité de l’articulation et de trouver et traiter d’autres lésions associées (lésion du ligament collatéral médial (ligament latéral interne), et/ou des lésions du cartilage au niveau du talus.
Vous serez capable de vous lever dès le soir même ou dès le lendemain en fonction de votre heure de passage au bloc opératoire. Vous garderez une botte de marche pendant 3 semaines afin de soulager la douleur et de laisser cicatriser les points de suture sans tension. La marche est autorisée dès le premier jour. La cryothérapie post opératoire sera très importante pour limiter les douleurs et l’œdème post opératoire.
La vidéo suivante explique l’intervention :
Pendant le premier mois, vous serez autorisé à marcher sans limite. La rééducation débute le plus tôt possible et le premier but est de récupérer l’extension complète. La récupération de la flexion est plus progressive. Les soins sont réalisés par une infirmière qui réalisera les injections d’anticoagulants (15 jours) ainsi que la réfection des pansements.
LES CONSULTATIONS POST OPERATOIRES & LA REEDUCATION :
PREMIER RDV A J21 :
Pendant cette durée, vous devrez porter la botte de marche JOUR ET NUIT, et vous aurez déjà commencé l’autorééducation pour récupérer les amplitudes articulaires. La cheville va commencer à dégonfler et à devenir moins douloureuse. Le chirurgien examine les cicatrices, les mobilités, et la présence ou non de douleurs résiduelles. Il regardera vos nouvelles radios et vous modifiera les consignes de rééducation pour les mois à venir.
Il vous autorisera, en fonction de votre état, la reprise du vélo (d’appartement) et de la natation (uniquement des battements de jambe).
DEUXIEME RDV A M3 :
Les douleurs ont en principe complètement disparu, et vous remarchez normalement sans limitation. L’appréhension à la marche en terrain instable a complètement disparu. La rééducation a permis de récupérer l’intégralité des mobilités et on débute le renforcement musculaire et la proprioception. On débute les petits sauts et la réception de sauts en rééducation. Si la cheville est bien tonique, la pratique de la course à pied en ligne sur terrain stabilisé est désormais autorisée.
TROISIEME RDV A M6 :
A ce terme, chaque cheville est différente et le Dr LEVY vous donnera alors des consignes propres à chacun pour savoir si vous pouvez reprendre les sports à risque, ou si il faut continuer la rééducation. En général, contrairement à la chirurgie des ligaments du genou, la reprise de tous les sports est possible à ce stade.
Dans les suites d’une ligamentoplastie de la cheville, vous pouvez marcher tout de suite. Vous portez une botte de marche pendant 21 jours.
Bien sur, la durée de l’arrêt de travail dépend du type de travail.
Pour un travail de bureau, elle peut se compter en jours.
Pour un travail physique ou debout toute la journée, il faut compter en moyenne un mois. Cela peut être plus long si on associe au geste sur le cartilage du talus.
La conduite peut être reprise au bout de 4 à 6 semaines (sauf association « cheville gauche et voiture automatique » : dans ce cas, on peut conduire au bout de quelques jours). L’arrêt de travail peut être prolongé si on trouve une inadéquation entre le travail et la rémission de l’intervention.
En chirurgie, on peut être confronté à tout type de complications. Heureusement, elles sont très rares, et les différentes consultations pré et post opératoires ont pour but de les éviter et de les déceler précocement si elles apparaissent.
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, il existe quelques problèmes spécifiques à cette chirurgie.
Les complications pouvant être rencontrées dans la chirurgie ligamentaire sous arthroscopie sont les suivantes :
HEMATOME DU SITE OPERATOIRE :
L’hématome est une complication, rare mais sérieuse. L’hématome est du au saignement d’une petite veine de la cheville, qui remplit la cavité articulaire de sang. La cheville gonfle et devient très douloureuse et tendue. Lorsqu’elle est trop tendue, le chirurgien peut être amené à réaliser une ponction de la cavité articulaire. En cas de récidive, il peut être amené à réaliser une arthroscopie pour retrouver le vaisseau sanguin en cause et pour réaliser la cautérisation de celui ci.
INFECTION DU SITE OPERATOIRE :
Il s’agit d’une infection causée par une bactérie entrée dans la plaie, au moment de l’intervention malgré toutes les précautions prises par l’équipe chirurgicale, ou lors des suites opératoires, tant que la plaie est ouverte. Elle se présente sous la forme d’une souffrance cicatricielle (cicatrice plus rouge) avec des douleurs très importantes, un écoulement purulent, et l’apparition d’une fièvre persistante.
Il faut absolument prévenir le chirurgien et le consulter en urgence pour traiter cette complication.
Il prendra alors la décision de laver la cheville sous arthroscopie et de réaliser les prélèvements bactériologiques nécessaires à la mise en place d’une antibiothérapie ciblée.
PHLEBITE / EMBOLIE PULMONAIRE :
Malgré un traitement anticoagulant préventif mis en place pendant la période post opératoire et le port de bas de contention, un caillot peut se former dans les veines du membre inférieur (phlébite) et nécessiter la mise en place d’un traitement anticoagulantà dose efficace pendant 3 à 6 mois.
RAIDEUR ARTICULAIRE :
Elle se développe sur un terrain inflammatoire (algodystrophie) et nécessite en cas de survenue une rééducation adaptée. A partir du 3ème mois post opératoire, s’il persiste un déficit dans les amplitudes articulaires, la fibrose qui s’est constituée nécessitera une intervention chirurgicale pour récupérer les amplitudes.
ALGONEURODYSTROPHIE :
C’est un état pathologique caractérisé par un syndrome associant des douleurs et d’autres symptômes désagréables dans les suites de toute chirurgie ou toute fracture touchant une articulation. Ce syndrome pourrait être dû à un trouble neurologique, notamment une dysfonction des fibres de petit calibre des nerfs périphériques – qui protègent des stimulations douloureuses et thermiques et/ou de grand calibre qui détectent les stimulations tactiles. Elle entraîne des douleurs et une raideur importante pouvant durer jusqu’à 18 mois. Dans tous les cas, la récupération est complète. Le chirurgien fera le diagnostic à l’aide d’une scintigraphie et vous accompagnera tout au long de l’évolution de cette maladie, afin de diminuer les symptômes douloureux et désagréables.
RUPTURE ITERATIVE :
Le ligament remplacé présente à peu près le même risque de se rompre à nouveau que le ligament de votre autre cheville à fortiori si vous reprenez les mêmes activités sportives.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive.
Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et le rapport bénéfices / risques de chaque intervention.